Ceci n'est pas un blog !

Ca fait un bail (et pas mal de kilomètres) que je n’ai pas déposé quelques lignes par ici. Certains lecteurs (pour ne pas dire tous) savent que nous avons passé un mois au Proche-Orient et en particulier au Weizmann Institute of Science à quelques kilomètres de Tel-Aviv. Les photos d’Israël sont postées ici. Ce voyage nous a permis d’y voir un peu plus clair sur ce qu’il s’y passe sans pour autant tout comprendre. Je glisse au passage un petit coup de pub pour un web-docu diffusé sur le site du Courrier International à l’adresse suivante et qui pose la question «vers où Israël ?». Sinon, nous avons profité d’être dans le coin pour visiter Petra en Jordanie, les clichés sont par là et parlent d’eux-mêmes.

De retour en Californie depuis maintenant deux semaines ; le « President’s day » (jour férié donc) nous a donné l’opportunité de visiter la « Baja California » au Mexique. Quelques photos de notre week-end se trouvent sur ce lien. Que dire de ces trois jours… Pas très dépaysant pour qui vit en Californie du Sud ; Les villages n’ont pas tous des trottoirs, il y a un peu plus de Mexicains qu’à L.A. mais pas trop, pour le reste, la bouffe est parfois meilleure, parfois identique à ce que l’on trouve au Nord de la frontière. Le passage à la frontière entre Mexique et Etats-Unis est assez marrant car les gardes frontières américains sont terrorisés par ce qu’il pourrait se passer lorsque l’on fait du tourisme au Mexique. La réalité est plus complexe que ces simples préjugés, comme toujours. Certains quartiers de L.A. sont largement aussi dangereux que le Mexique ; question de bon sens. D’ailleurs, et j’en finirai là, ceci n’est pas sans me rappeler les Israéliens vis-à-vis de la Jordanie, qui pour le coup ne constitue aucun danger pour les touristes.

Voilà, j’ai donc un post-doc à Caltech, ça c’est fait. Mais alors le truc c’est que je ne serai financé par eux qu’à partir de septembre. En attendant, c’est sur mon salaire (volé au contribuable) que je vais (sur)-vivre (sur parce que je vais faire mieux que vivre…!) à Sainte-forêt, la cité des anges…

La gentille secrétaire du labo de planéto me propose donc de faire une demande de visa visiteur en attendant septembre. Ce qui m’évite un aller/retour Los Angeles/Paris (à mes frais) et quelques grammes de CO2, je dis Banco!

La dessus, la gentille secrétaire me précise, que mon salaire (en France donc) doit être supérieur ou égal à $2650 net par mois. Ce qui, en euros donne aujourd’hui 1963,13 euros, soyons précis.

Formidable !
D’abord, je ne gagne pas cette somme (même pas en brut). J’ai un contrat d’esclave du supérieur, jusque là, normal! Mais! oui, il y a un mais… Si je venais d’être embauché en tant que Mcf ou CR (sous-classe à la cave) je ne serais pas plus en mesure de répondre à cette condition salariale. C’est quand même plutôt cocasse !

Je ne peux être visiteur dans un laboratoire aux USA avec le salaire que me propose gentillement l’état français. Et avec tous ces avantages, merci la fonction publique; je n’ai même pas la sécurité de l’emploi.

Qu’on ne vienne pas me demander pourquoi les chercheurs sont en colère !

Que certains alignent ou justifient une politique sur des indicateurs comme le taux de chomage, ou encore le revenue median est en soit discutable mais reste cependant dans le domaine de l’acceptable. Mais lorsqu’un discours, une politique voir une idéologie s’argumente autour d’indicateur totalement défaillant, alors il faut le dire haut et fort et surtout lutter contre la mise en place de cette politique.

Pour reprendre l’article publié par Yves Gingras dans le mensuel La Recherche (n°430 – Mai 2009), Si l’on cherche à mesurer la température d’une pièce au cours d’une journée, et que notre appareil indique des variations de plusieurs dizaines de degrés au cours de la même heure, il faut en premier lieu s’interroger sur la pertinence de la mesure elle même avant toute interprétation hâtive. Et bien pour le oh combien important classement de shangaï, c’est rigoureusement la même chose. En effet, d’une année sur l’autre, des universités peuvent voir leur rang varier avec parfois plus de 50 places. Or, il apparaît raisonnable de penser que le niveau d’une université, s’il peut évoluer sur plusieurs dizaines d’années, ne va en revanche que très peu changer d’une année à l’autre.  Ce classement qui se propose d’évaluer la recherche, n’a en réalité aucune base scientifique.

En d’autres termes, la question ne se porte donc pas tant sur un mauvais usage d’un indicateur, mais belle et bien sur la pertinence même de celui-ci.